La première compacte de luxe était née en 1996…. Et voici la quatrième génération d'Audi A3 ! Elle arrive en même temps que ses cousines Volkswagen Golf VIII et Seat Leon IV. Jamais le groupe Volkswagen n'avait présenté quasi-simultanément ses nouvelles compactes. Il est vrai qu'il s'il s'agit ici d'un… profond restylage, plus que d'une véritable exclusivité. Comme celles qui l'ont précédée, cette A3 se caractérise par des formes reconnaissables. Bravo pour l'identité de marque. Mais les rondeurs traditionnelles cèdent la place à des formes plus anguleuses, biseautés, agressives. La face avant nous apparaît ainsi trop compliquée et bling bling. Et les fausses prises d'air en plastique noir n'apportent rien. Mais, l'ensemble reste bien proportionné.
Paradoxe: l'intérieur, qui se retrouve avec des aérateurs à angles saillants censés correspondre aux formes géométriques de la carrosserie, semble désormais plus pratique que celui de la Golf. La marque de pointe du groupe allemand, qui s'est toujours voulue hyper-technologique, n'adopte pas curieusement le tout digital à la mode. Un bouton sur la console permet ainsi de gérer les principales fonctions audio sans farfouiller dans les sous-menus - même s'il est mal conçu car on change de station en voulant modifier le volume ! La climatisation est aussi réglable par des boutons sous l'écran, très aisément repérables. L'écran lui-même se montre moins exaspérant que celui des Volkswagen. Les fonctions sont plus claires, mieux distribuées. Face aux Golf et Leon, on finit par être contents quand les réglages ne demandent pas cinq ou six clics.
Injonctions dictatoriales
Satisfecit ? Non. Car l'écran pose encore des questions au redémarrage. Tant qu'on n'a pas dit "OK", rien ne marche. Grrrr. Il faut également penser à appuyer fortement et longtemps sur le bouton à gauche du volant à la mise en route, pour annihiler le système de maintien dans la voie, qui corrige trop brutalement la trajectoire après un changement de file. Une abomination. Par ailleurs, même en les réduisant au minimum, les bips-bips de parking tonitruants transforment les manoeuvres en torture. La voiture hurle en continu alors qu'il reste des dizaines de centimètres avant l'obstacle. Nous ne comprenons d'ailleurs pas pourquoi on ne peut utiliser la caméra seule. Sans les alertes sonores. Comme chez PSA ou Renault. Autre sujet d'irritation: l'alerte de fatigue signalant une pause "obligatoire" se reconnecte à la mise en marche... Ou comment le politico-sécuritairement correct rend la vie en voiture exaspérante, avec des tas d'injonctions dictatoriales.
Reste une innovation de taille: la commande vocale. Elle seule permet en principe de commander une fonction sans détacher le regard du pare-brise. Notre GPS fonctionnait ainsi. Mais... ça ne marche pas vraiment. Le GPS était incapable à la voix de reconnaître la ville de Gisors (Eure). Il a absolument voulu nous orienter vers un... zoo. il faudra attendre quelques années pour que ce soit fiable.
L'empattement demeure le même que sur l' " ancienne " génération. Pas de progrès donc en habitabilité. Mais on voyagera à quatre sans problèmes dans cette A3, qui n'est plus aussi étriquée qu'à ses débuts. La position de conduite est aisément réglable. Rien à redire. On sera moins emballés par la finition. C'est toujours bien fait, mais certains plastiques dans les parties basses ou en guise de décoration sur la planche de bord, ne sont pas au niveau des prétentions tarifaires. Ils ne semblent souvent pas meilleurs que ceux de la… Golf VIII.
Vive le diesel !
Comme toujours au sein du groupe Volkswagen, la mécanique est un morceau de choix. Du moins tant qu'on exclut les trois cylindres, toujours déplaisants à souhait quelle que soit la marque d'ailleurs… On retrouve ici en tous cas le bon vieux diesel 2,0 TDi de 150 chevaux, couplé à une boîte à double embrayage rapide et bien étagée - sauf sur les derniers rapports. Du classique. Un peu rugueux, sonore, non dépourvu d'à-coups en cas de fortes accélérations ou relances, le moteur gagnerait à se civiliser certes davantage. Ceci dit, on l'aime bien quand même et le retrouve avec plaisir pour ses performances et sa disponibilité.
En mode Sport, le dynamisme séduit - à partir de 1.700 tours. Les 150 chevaux sont bien là. C'est du tonique. Le tout avec une sobriété remarquable (5,2 litres aux cents), à faire pâlir les idéologues anti-diesel. Consommations basses signifient moins de rejets de CO2. Dommage que ces vertus du diesel, une spécialité européenne, soient aujourd'hui totalement passées sous silence. Les nouveaux diesels ont en outre très fortement progressé au niveau des émissions de particules et d'oxydes d'azote. En dépit de la tricherie du "Dieselgate". On est très loin de la 504 Indenor des années 70. Bref, malgré son côté un rien agricole, la mécanique de cette Audi A3 à gazole reste très intéressante et plaisante. Un bilan positif. Mais pourquoi a-t-on perdu la possibilité de passer manuellement les vitesses au levier ?
Confort en amélioration
Le châssis " MQB " est bien né. Il se caractérise par une sécurité de comportement toujours exemplaire, avec, en prime ici une précision et une agilité supérieures à celles d'une Golf ou d'une Seat Leon. Une Audi ne pouvait faire moins. Enfiler les virages est presque un jeu, tant la voiture réagit efficacement. En dépit d'une direction pas aussi précise que nous ne le voudrions. Nous avons pris plaisir à piloter cette A3 TDi. Le confort est habituellement assez ferme. Mais l'A3 est en progrès sur ce plan. Nous apprécions sa capacité de filtration sur les longues inégalités. Mais l'A3 trépide tout de même sèchement sur les pavés, petites saignées et ralentisseurs.
Notre véhicule était doté d'un train arrière arrière multi-bras (à partir de 150 chevaux) et d'un amortissement piloté à trois modes (1.120 euros en option) que nous avons délibérément mis en position Confort. Par ailleurs, notre version S Line était dotée de roues relativement raisonnables (45R17) comme en Allemagne. Mais la version définitive pour le marché français sera chaussée, hélas, en 18 pouces beaucoup plus tape-cul. Nous avons hérité en fait de la monte pneumatique des versions Design sur le marché tricolore. Notre A3 ainsi gréée offrait un compromis entre confort et tenue de route dynamique satisfaisant., sauf sur mauvaise route. Mais ce jugement doit être relativisé à cause de cette définition spécifique.
Tarifs supérieurs aux rivales
Les prix démarrent à 29.200 euros avec un 1,5 à essence de 150 chevaux ou un diesel de 116. " Notre " TDI 150, couplée d'office à la boîte à double embrayage, atteint 34.050 en version de base, 37.200 en Design, suffisante et recommandable, 41.850 en S Line à la présentation noire triste, 42.750 en Design Luxe. C'est plus cher que les BMW 1 et Mercedes Classe A. Gonflé. Avec un sensible écart par rapport à une Golf, même si les niveaux d'équipement ne sont pas exactement comparables.
Voilà une bonne voiture pour faire de la route, avec une ergonomie moins digitale et donc plus fonctionnelle que sur les Golf et Léon. Une A3 demeure une valeur sûre, cohérente et homogène dans sa conception et réalisation, avec des réactions rassurantes, une vivacité et une agilité sympathiques. Elle ne décevra pas les fidèles et pourra charmer ceux qui trouvent une Classe A Mercedes trop tape à l'œil. Mais la finition n'est pas meilleure que celle de la Golf et la démesure des tarifs ne se justifie pas par rapport aux concurrentes. Le lancement officiel, retardé à cause de l'épidémie, interviendra en septembre.
Prix du modèle essayé : Audi A3 TDi 150 S Tronic S Line : 41.850 euros
Puissance du moteur : 150 chevaux (diesel)
Dimensions : 4,34 m (long) x 1,82 (large) x 1,43 (haut)
Qualités : Ligne reconnaissable, ergonomie plus fonctionnelle que sur la Golf, comportement efficace et plaisant, boîte globalement agréable, moteur diesel vivant et très sobre...
Défauts : ... Mais bruyant et rugueux, injonctions dictatoriales, bips-bips agaçants, plastiques décevants, présentation triste, tarifs plus élevés que les concurrentes
Concurrentes : BMW 118d (bva) Ed Sport : 37.449 euros ; Volkswagen Golf 2,0 TDI DSG Style 1st : 37.800 euros ; Mercedes A 200d Progressive Line Pack Sport : 39.399 euros
Note : 14,5 sur 20
July 04, 2020 at 01:28PM
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Audi A3: Une Golf plus chère et (un peu)... moins digitale - Challenges
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Audia
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