C’est devenu un classique chez tous les constructeurs allemands : les SUV se déclinent en ce que les services marketing aiment appeler un « SUV coupé ». Il y a eu le X6 chez BMW, puis le X4, les GLE coupé et GLC coupé chez Mercedes, et plus récemment le Q3 Sportback chez Audi. La mode s’étend donc aux modèles électriques : l’e-tron, SUV électrique le plus vendu en Europe (17 641 unités au premier semestre 2020… mais seulement 285 en France) profite désormais d’une déclinaison dotée d’un pavillon fuyant, et d’un petit becquet servant à réduire la trainée. Résultat, cette version voit son Cx amélioré de 0,03 et gagne environ 10 km d’autonomie grâce à son profil plus effilé.
Profitant également d’évolutions techniques apparues sur l’e-tron classique début 2020, l’autonomie totale atteint ainsi 446 km. L’e-tron Sportback inaugure par ailleurs la technologie des nouveaux phares Matrix LED, composés de 1,3 million de pixels et capables, en théorie, de projeter un film en noir et blanc sur la route. Au lieu de ça, ces projecteurs pilotés par caméra offrent un éclairage adaptatif, matérialisent un tapis lumineux sur la trajectoire de l’e-tron et signalent un danger par un clignotement, par exemple en direction du piéton égaré sur la chaussée. Ils organisent aussi un petit spectacle lumineux à chaque déverrouillage de nuit.
Prix Audi e-tron Sportback 55 quattro
Côté tarifs, si les Audi étaient bon marché, cela se saurait. Et si les véhicules électriques étaient accessibles, on en verrait davantage sur la route. En combinant le luxe d’un imposant et performant modèle premium, à la technologie pointue d’un tel dispositif électrique, il y a de quoi prendre peur : le ticket d’entrée coûte 86 800 €, avec un équipement imparfait (lire cascade d'équipements en page 3).
Pour la plus digne finition S Line, comptez 96 700 €. Dans chaque cas, l’e-tron Sportback s’affiche à 2 600 € de plus que l’e-tron « tout court », et aucune version n’a droit au bonus environnemental de 7 000 € réservé aux voitures électriques… de moins de 45 000 €. Ni même à celui de 3 000 €, prévu pour les modèles de moins de 60 000 €. A noter que les e-tron et e-tron Sportback peuvent désormais être commandés en version 50 quattro, avec une puissance ramenée à 230 kW (313 ch) et une batterie de 71 kWh. Premier prix : 71 900 €.
Au volant
Trois kilomètres : c’est l’autonomie supplémentaire qu’apportent les rétroviseurs-caméras (option à 1 850 €), à l’aérodynamique nettement plus avantageuse que celle d’un rétro classique. Un atout commun à l’e-tron classique, qui comporte toutefois un risque : celui de ne jamais se faire à cet équipement, à son champ de vision pas assez large ou au positionnement des écrans sur les contre-portes, discutable et sujet aux reflets. Heureusement, c’est l’un des seuls défauts de l’e-tron Sportback, dont la technologie embarquée sert le confort, la sécurité et le bien-être.
En version haute Avus Extended (à 110 600 € !), le SUV électrique profite ainsi d’un double vitrage latéral particulièrement insonorisant : les bruits de roulement et de vent paraissent quasiment inaudibles avant 110 km/h. Le niveau de confort est plus que convenable, avec un amortissement piloté réglable selon plusieurs modes, et le comportement routier inspire confiance. Même en haussant le rythme, les 750 kg de batterie répartis équitablement dans le châssis semblent asseoir l’e-tron Sportback.
Côté performances, la réponse instantanée des moteurs électriques sert les sensations, d’autant que les 360 ch (408 ch en mode Boost) n’ont aucun mal à mouvoir les presque 2,6 t de l’Audi. En résumé, il ne lui manque à cet e-tron qu’un peu de ressenti dans la direction pour se révéler parfait.
La régénération d’énergie au freinage, réglable depuis les palettes au volant, permet de laisser le Sportback filer sur son élan en mode roue-libre, ou au contraire de le ralentir généreusement (jusqu’à 0,3 g) à l’approche d’un feu rouge, tout en récupérant de l’énergie. Le freinage « by-wire », sans liaison mécanique entre les roues et la pédale, se révèle bien géré aussi, fluide, sans à-coup et facile à doser. Quant à l’autonomie, elle est annoncée à 446 km en cycle mixte.
Sans adopter une conduite exagérément « éco » et sur un parcours mixte mêlant ville, réseau secondaire et voies rapides, notre consommation s’est établie à 24 kWh/100 km. Ce qui présage environ 360 « vrais » km, un résultat facile à améliorer en utilisation périurbaine. S’il n’est pas le recordman de l’autonomie (un simple Kia e-Niro à 34 000 € fait mieux avec 455 km homologués), l’e-tron Sportback peut toutefois compter sur ses belles facultés de recharge : sur borne rapide 150 kW du réseau Ionity, 30 minutes suffisent pour voir remonter la jauge de batterie à 80 %.
A bord
Concurrence
Les concurrents potentiels de l’e-tron Sportback se comptent sur les doigts d’une main : Mercedes EQC, BMW iX3, Jaguar I-Pace, Tesla Model X et… Audi e-tron, ce dernier étant affiché à 2 600 € de moins que le Sportback. Le bavarois badgé BMW, plus compact et moins puissant (286 ch) que l’Audi, affiche une autonomie au moins équivalente. Il ne sera disponible que fin 2020 à partir de 72 950 €.
L’EQC 400, étendu sur 4,76 m, animé par 408 ch et doté de 417 km d’autonomie, débute à partir de 79 250 €, tandis que l’anglais, le Jaguar I-Pace de 400 ch, fait mieux côté autonomie, avec 470 km selon le cycle WLTP. Il se négocie à partir de 79 990 €. Enfin, l’imposant (5,05 m) et spectaculaire Tesla Model X, pseudo-SUV américain aux portes arrière « papillon », est tarifé 89 990 € en version de base et peut, en théorie, parcourir jusqu’à 507 km.
Bilan essai Audi e-tron Sportback 55 quattro
L’évolution des infrastructures et l’augmentation progressive de l’autonomie des batteries tend à rendre les modèles électriques de plus en plus polyvalents. Mais la recharge lors des longs trajets reste parfois problématique. Et le prix des SUV électriques premium demeure rédhibitoire, même si les avantages administratifs accordés aux professionnels peuvent faire pencher la balance. Pour le reste, cet Audi e-tron Sportback, au physique avantageux et aux prestations routières remarquables, jouit d’un confort appréciable et d’un double vitrage (propre à la finition haute) qui sert le silence à bord. En bonus, il se révèle habitable et jouit d’un niveau de finition remarquable. De quoi faire parler de lui sur le segment en développement des luxueux SUV électriques.
On aime
- Prestations dynamiques
- Confort, insonorisation et présentation
- Autonomie en progrès
On regrette
- Evolution lente du réseau de recharge
- Equipement en version de base
- Tarif élitiste
August 05, 2020 at 12:54PM
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Essai Audi e-tron Sportback : notre avis sur le SUV coupé électrique - L'Argus: actualités automobiles
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Audia
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