Chez Audi, la RS4 demeure en quelque sorte le mètre étalon en termes d'esprit sportif. Certes, il y a plus puissant, plus performant ou plus démonstratif dans la gamme aux anneaux, mais au final c'est elle qui reprend l'héritage de la pionnière RS2, sortie en 1994. Comme ses devancières, à l'exception de la seconde génération B7 sortie en 2006, cette RS4 quatrième du nom est d'ailleurs proposée uniquement en carrosserie break Avant. Elle profite de son restylage de mi-carrière pour devenir plus agressive sur le plan du look et ainsi se rapprocher de la grande RS6.
On remarque la calandre sans cadre, abaissée, élargie et désormais surmontée d'une fine prise d'air, tandis que la signature lumineuse est entièrement nouvelle, avec un motif discontinu. Ce style lui offre encore plus d'assurance et la fait presque paraître plus massive qu'auparavant. Sur le plan technique, pas de véritable évolution sur cette nouvelle RS4, en dehors de l'arrivée du filtre à particules sur le V6 essence. Certains pourront ainsi être rassurés de voir que, contrairement à la S4, la RS4 continue de s'abreuver au sans-plomb et dispose toujours de son V6 2.9 biturbo de 450 ch. En effet, alors qu'Audi s'est récemment autorisé à convertir le label S au gasoil sur de nombreux modèles, il semblerait qu'il n'en sera rien pour les modèles RS.
Prix Audi RS4
Bien entendu, cette nouvelle RS4 ne brade pas ses services, avec un tarif de base de 95 500 €. Par rapport à sa devancière, l'augmentation approche donc les 1000 €, mais cela semble finalement presque négligeable, par rapport à la hausse du malus avec le passage à la norme WLTP. En effet, en raison de ses 219 g/km revendiqués selon ce nouveau cycle d'homologation, la RS4 écope toujours de la peine maximale, sauf que celle-ci atteint aujourd'hui 20 000 €, contre 10 500 € l'an dernier (208 g/km de CO2 en cycle NEDC pour l'ancien modèle).
Et bien entendu, la facture peut encore s'alourdir de manière assez spectaculaire, si l'on pioche dans le catalogue d'options. Notre modèle d'essai dispose ainsi du châssis sport RS avec amortissement Dynamic Ride Control (2400 €), du Pack Assistance Route comprenant notamment le régulateur adaptatif (1800 €), du différentiel sport sur le système quattro (1650 €), de l'affichage tête haute (1190 €), de la vitesse de pointe rehaussée à 280 km/h (1800 €), des sorties d'échappement Sport RS (1500 €), ou encore du très onéreux pack style bronze Audi Exclusive (13 450 €). Au final, la note s'élève alors à 128 560 €... sans compter le malus.
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Au volant de l'Audi RS4
Au démarrage de cette RS4, point de claquements comme peut en émettre le V6 TDI de la S4, mais pas non plus de déflagration et de débordements de décibels, comme ça pouvait être le cas sur les anciens modèles dotés du V8 4.2 atmosphérique. Alors que l'on est sur le mode auto de l'Audi Drive Select, les premiers kilomètres se font donc tout en douceur et sans trop de bruit. Parfait pour s'évader (presque) discrètement de la jungle urbaine. La boîte S tronic égrène les rapports en douceur, alors que l'amortissement préserve un confort tout à fait honnête.
Une fois sorti de la ville, on passe en mode dynamic, afin que le V6 s'éclaircisse un peu la voix, mais aussi pour bénéficier d'une réponse plus franche à l'accélérateur et d'une direction plus consistante. Il faudra toutefois sélectionner les modes RS1 et RS2 pour que la RS4 dévoile toute sa fougue. En écrasant la pédale de droite, la poussée vous plaque au fond du baquet, alors que la vitesse affichée au centre du virtual cockpit devient très vite franchement déraisonnable. Malgré tout, si les performances sont d'un niveau proche de certaines supercars (0 à 100 km/h en 4,1 s), les sensations semblent finalement un peu aseptisées. La faute sans doute au caractère très linéaire du V6, mais également à sa sonorité qui, même dans le mode le plus libéré, semble toujours un peu étouffée.
Une petite route de campagne agrémentée de quelques belles courbes nous permet toutefois de découvrir d'autres atouts à ce vigoureux break et notamment d'apprécier son bel équilibre. Le train avant reste alors soudé à sa trajectoire, tandis que l'arrière accompagne volontiers le mouvement en se montrant plutôt mobile. Enfin, à la conduite, la nouveauté la plus significative liée à ce restylage demeure le fait que les modes RS1 et RS2 peuvent désormais être sélectionnés directement via une touche dédiée sur le volant, sans passer par le drive select comme avec la version précédente. D'une seule pression, cette touche offre ainsi les réglages les plus radicaux sans avoir à quitter la route des yeux. Pratique !
Dans l’habitacle de l'Audi RS4
Concurrence Audi RS4
La principale rivale de cette RS4 demeure sans conteste la Mercedes C 63 S AMG, qui conserve pour elle l'avantage d'être disponible en berline et en break. Elle offre également une puissance encore plus fournie, avec 510 ch issus de son V8 4.0 biturbo, mais fait payer cher cette généreuse cavalerie, réclamant 111 550 € en break, plus là encore 20 000 € de malus.
BMW de son côté n'a pas encore dévoilé la nouvelle M3, mais celle-ci devrait sans aucun doute offrir un niveau de performances au moins équivalent. En revanche, il est probable que, comme sur les générations précédentes, celle-ci ne soit pas disponible en carrosserie break. Enfin, on pourrait citer chez Volvo la V60 Polestar Engineered avec son quatre cylindres hybride rechargeable de 405 ch, mais le niveau de sportivité n'est pas vraiment le même. Son prix est en revanche plus modeste, avec 71 190 €, et cela sans aucun malus.
Bilan essai Audi RS4
La partition jouée par cette nouvelle RS4 frise le sans-fautes. Les performances sont d'un très haut niveau, l'efficacité est étonnante pour un engin de ce gabarit, tandis que la polyvalence est réelle, se jouant du trafic urbain avec souplesse, tout en pouvant affoler le chrono sur un circuit ou une route de montagne. En revanche, certains amateurs de sensations fortes pourront avoir du mal à y trouver leur compte, notamment sur le plan mécanique. Un constat qui pourrait en refroidir quelques uns, d'autant plus au moment de faire un chèque de plus de 115 000 euros malus inclus.
On aime
- Grande polyvalence
- Performances de haut vol
- Châssis rigoureux, mais assez mobile
On regrette
- Manque de sensations
- Sonorité assez feutrée
- Malus de 20 000 €
July 17, 2020 at 09:00PM
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Essai Audi RS4 (2020) : trop parfaite ? - L'Argus: actualités automobiles
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Audia
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